Intervention de Roger-Gérard Schwartzenberg

Séance en hémicycle du 15 juillet 2015 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'accord européen relatif à la grèce

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

Au fond, il existe deux conceptions de l’Europe. La conception initiale d’une Europe solidaire et humaniste dont les États membres se soutiennent et ont pour objectif leur progrès commun était celle de Jacques Delors et de Romano Prodi. La seconde conception, plus récente, est celle d’une Europe marchande, financière et bancaire qui n’a plus guère de projet collectif et se soucie peu des États membres en difficulté. La crise grecque a vu la progression de cette seconde conception. Désormais, la justice semble supplantée par la monnaie. L’Europe doit se ressaisir et se retrouver sous peine de se transformer profondément et se métamorphoser en zone sans réelle croissance ni emploi durable, sans progrès ni espoir et donc sans confiance des peuples européens.

L’Europe doit redevenir elle-même. Elle doit renaître. Le temps est peut-être venu d’une renaissance européenne qui ramènerait ce continent à ses origines et à ses racines, au temps où l’Europe était une civilisation et pas seulement un marché, une culture et pas seulement une monnaie, une espérance et pas seulement une résignation, ce à quoi la Grèce, en raison de sa civilisation plusieurs fois millénaire, peut nous aider, surtout si l’on pense comme Marguerite Yourcenar qui constatait dans l’un de ses livres que « tout ce que les hommes ont dit de mieux a été dit en grec ».

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