Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 15 juillet 2015 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'accord européen relatif à la grèce

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’essence même de l’idéal européen est de parvenir à ce qui semblait impossible.

Qui, au crépuscule des deux conflits mondiaux qui avaient précipité des millions d’hommes et de femmes dans l’horreur de la guerre, pouvait imaginer que nous allions construire ensemble un édifice de paix dont la France et l’Allemagne seraient les fondations ?

Qui pouvait imaginer que les haines, les égoïsmes qui avaient conduit nos soldats à mourir dans les tranchées s’effaceraient un jour pour que les peuples européens partagent des frontières communes, un marché unique, une monnaie unique imaginée par Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, une citoyenneté et les valeurs humanistes qui font notre singularité dans le monde ?

Oui, être européen conduit à partager une exigence – le refus de la fatalité – et à oeuvrer collectivement à une ambition : le progrès et la fraternité entre les peuples.

Tel est, nous le croyons, l’esprit dont le mandat de négociation signé entre les États membres de la zone euro et la Grèce est imprégné.

Hier, la Grèce était au bord du précipice. Aujourd’hui, elle reste européenne même si sa situation reste critique, chacun ici en est pleinement conscient.

Le fait que l’on soit parvenu à ce protocole démontre que, même au plus fort d’une crise sans précédent, les Européens entendent assumer une communauté de destin. Cela n’aura été possible que parce que, conscient de l’impérieuse nécessité de préserver l’essentiel, chaque État aura finalement accepté de faire un pas vers l’autre. Cela aura également été possible parce que la France a tenu son rôle, en étant le trait d’union entre des aspirations légitimes mais contradictoires, entre le choix de la solidarité et celui de la responsabilité.

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