Or, sans être organisées politiquement et démocratiquement, ces solidarités n’émergent pas, bien au contraire. C’est le repli sur les égoïsmes nationaux qui monte et dont on a encore vu ce week-end l’expression exacerbée.
Nous ne pouvons plus nous satisfaire de ces huis clos interminables, au cours desquels des chefs d’État et de gouvernement décident, dans la plus grande opacité, de l’avenir de la zone euro, jusqu’à savoir si un État peut en être exclu, alors que le traité de Maastricht ne prévoyait pas cette possibilité.
C’est pourquoi, depuis de nombreux mois, nous soutenons une proposition, faite à l’origine par des économistes allemands et français, qui en appellent à la création d’un Parlement de l’euro, chargé de traiter spécifiquement les questions relatives aux budgets, aux dettes et aux déficits des États européens, dans des conditions de démocratie, de transparence et de coresponsabilité à la hauteur de l’ambition européenne.
Lors d’une interview télévisée hier, le Président de la République s’est exprimé dans ce sens et a repris cette proposition. Il faut désormais passer aux actes ! Ce n’est qu’en nous engageant avec force et détermination dans la voie de ces réformes que nous pourrons donner un second souffle à l’Europe et sortir par le haut de la crise que nous venons de traverser.
S’agissant des dispositions contenues dans l’accord, elles appellent de notre part, vous vous en doutez, de nombreuses réserves, tant sur le fond que sur la forme. Quel est, en effet, le fil rouge de cet accord ? Ce n’est pas la restructuration de la dette. C’est encore moins le rétablissement de l’économie grecque. C’est la défiance à l’égard de la Grèce, de ses dirigeants et donc, in fine, de son peuple.