Je n'évoquerai pas la situation de la Grèce, tant le sujet est rebattu. Je ne voudrais cependant pas faire de pari sur l'issue du référendum de dimanche, qui pourrait faire entrer dans la France dans une zone de turbulences. Tant mieux, Monsieur le Ministre, si vous pouvez nous assurer que l'économie française ne sera pas touchée ; je suis néanmoins préoccupé. Vous nous avez fait un compte de la réunion du Conseil européen ; mais nous devons aussi faire de la politique européenne.
Les hommes de ma génération s'inquiètent en effet de voir détricoter un édifice qui s'est construit en cinquante années. Nous ne voulons pas, pour nos enfants et petits-enfants, repasser par l'épreuve d'une guerre en Europe. Il est plutôt urgent de retrouver un projet fédérateur européen.
Ainsi, la politique migratoire doit aller de pair avec une politique d'aide au développement faisant l'objet d'échanges avec nos voisins de la rive sud de la Méditerranée, par exemple dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, mais englobant aussi une réflexion sur les régions subsahariennes, la Syrie ou la Turquie. Quand prendra-t-on une grande initiative pour redéfinir ces problématiques majeures pour les siècles à venir ?
Et je vous épargne, bien que président du groupe d'études sur le changement climatique, la question des 200 millions de migrants que ce changement devrait, selon certaines prévisions, pousser vers l'Europe d'ici 2050.