Je rejoins les propos de notre collègue Odile Saugues. Certes, il faut rester diplomate, mais j'ai fait partie de notre mission en Grèce ; je peux seulement constater que le gouvernement grec pratique l'irresponsabilité et la provocation. Tandis que le Premier ministre Alexis Tsipras se disait favorable à un accord à Bruxelles, son ministre des Finances Yanis Varoufakis s'exprimait en sens contraire devant le Parlement à Athènes.
Je déplore le manque de transparence sur ces négociations. Certes, elle est difficile à assurer lorsqu'un État s'emploie à faire de la politique intérieure plutôt qu'à résoudre vraiment les problèmes. Mais il me semble que l'Europe aurait gagné à mettre sur la table les propositions qu'elles a faites. Quelles réformes ont été demandées ? Lesquelles ont été refusées ? Il serait bon de pouvoir le montrer noir sur blanc.
Je redoute – je suis même très inquiet – au sujet du référendum prévu dimanche. Certes, le gouvernement grec était en droit de l'organiser. Mais sur quoi les électeurs se prononceront-ils, sur quel accord ? Personne n'en connaît encore les termes. Le gouvernement grec trompe donc son propre peuple. Le dirigeant de l'opposition grecque, M. Samaras, a dit à juste titre que la question posée aurait dû porter sur le maintien de la Grèce dans l'Union européenne. Une majorité de 75 % de voix favorables était alors assurée.
Nous devons des comptes au contribuable européen. En entendant l'exaspération de nos collègues plus jeunes, je me dis qu'il faudrait, de ce mal, tirer un bien. Le mécanisme européen de solidarité est sorti de la crise financière. Nous avons encore besoin d'avancées fortes, comme l'institution d'un président stable de la zone euro. Pourquoi ne pas transformer aussi le MES en FMI européen, qui se consacre spécifiquement à cette zone ? Je partage la volonté d'un nouvel élan de nos jeunes collègues. Car, en matière européenne, le piétinement sur place est souvent synonyme de recul.