Si l’on s’en tient uniquement aux discours, c’est en apparence un message de fermeté en matière d’immigration que le gouvernement de M. Valls tente de faire passer depuis trois ans. Ce soir encore, monsieur le ministre, vous avez manié moult chiffres pour illustrer votre prétendue fermeté. Le journal Le Monde, dans un article du 11 mai 2015, ironisait déjà sur le talent comptable que vous déployez pour tenter de vous faire passer pour un disciple zélé de Nicolas Sarkozy. Mais il concluait, je vous rassure, que vous étiez loin du compte.
En effet, si l’on peut vous concéder de la fermeté dans l’emploi des mots, du côté des chiffres c’est nettement moins le cas… Les expulsions sont en recul de 25 %, avec un total de 27 606 expulsions en 2014 contre 36 822 en 2012. Et ce qui a quasiment disparu avec vous, ce sont les départs spontanés, preuve que les clandestins jouent désormais la montre. S’agissant des demandes d’asile, votre annonce de « plus de fermeté » se traduit par une hausse de 45,5 % des demandes acceptées. En matière de regroupements familiaux, votre bilan s’élève à plus 55 % ces trois dernières années. Visiblement, monsieur le ministre, nous n’avons pas la même conception de ce qui est ferme et de ce qui est mou…
Avec le projet de loi qui nous est présenté aujourd’hui, le Gouvernement tente une nouvelle fois de faire croire aux Français qu’il entend répondre à leur demande. Mais visiblement, monsieur le ministre, nous n’entendons pas la même chose : ce que veulent les Français, c’est moins d’immigration et plus d’intégration. Or votre texte, pardon si je suis un peu schématique, c’est exactement l’inverse : plus d’immigration et moins d’intégration.