Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 20 juillet 2015 à 21h30
Droit des étrangers — Discussion générale

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Je me suis alors engagé à prendre un certain nombre de mesures dans le cadre du présent texte.

L’asile est un dispositif très spécifique, qui s’inscrit dans une tradition de notre pays. Depuis la Révolution française, il veut que tous ceux qui sont persécutés en raison de leur idéologie ou de leur appartenance politique ou religieuse puissent trouver en France, pays des droits de l’homme, pays à la pensée universelle, une protection. Nous avons donc souhaité qu’il y ait un texte spécifique sur ce sujet.

Pourquoi, mesdames et messieurs les députés de l’opposition ? Parce que lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités, il y avait une réalité, que vous vous êtes méticuleusement employés à occulter dans vos démonstrations. En premier lieu, notre droit n’était conforme à aucune des directives de l’Union européenne. La durée de traitement des dossiers de demandeurs d’asile était de vingt-quatre mois en France, contre neuf mois en moyenne dans la plupart des pays de l’Union européenne. Et, entre 2006 et 2012, les demandes d’asile dans notre pays avaient littéralement explosé. Vous parliez tout à l’heure de fermeté dans les propos et dans les faits, monsieur Marleix : j’ai entendu dans ces années-là nombre d’acteurs s’agiter aux tribunes et faire des déclarations définitives, et il n’empêche que sur la période, nous avons vu doubler le nombre des demandes d’asile ! Je vous rappelle qu’en 2014, il a diminué de 2,34 %… Je comprends donc que dans votre raisonnement, lorsque les demandes d’asile diminuent, c’est signe de laxisme et lorsqu’elles font plus que doubler, c’est signe de fermeté !

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