Le groupe écologiste ne peut résister à se faire un petit plaisir même si, je le dis pour rassurer nos amis socialistes, nous voterons cet amendement.
Nous avons entendu tout à l'heure un très beau discours invoquant la préservation du pouvoir d'achat des Français, ou plutôt celui des automobilistes – tous les Français n'ayant pas d'automobile –, plus précisément encore celui des automobilistes qui empruntent les péages, ce qui n'est pas le cas de tous les Français qui conduisent une voiture, cela pour ne pas opérer un rééquilibrage budgétaire en faveur du ferroviaire.
Plutôt que de prélever 25 millions d'euros sur les recettes des péages, on a donc préféré laisser le secteur ferroviaire, dont on sait qu'il représente l'avenir, assumer seul la responsabilité de lignes difficiles qui établissent la jonction entre les territoires, et qui sont particulièrement utiles à ceux qui n'ont pas de voiture.
On aurait prélevé 25 millions d'euros sur trente millions de voitures, ce qui ne représente que 80 centimes d'euros par an par voiture, chiffre qu'il faut comparer aux deux ou six euros – je ne sais plus – d'augmentation annuelle de la contribution à l'audiovisuel public visée par l'amendement. L'argument du pouvoir d'achat semble bien être à géométrie variable !
Je le répète, nous voterons cet amendement, mais l'occasion était trop belle pour que je n'évoque pas l'argument utilisé tout à l'heure. Les écologistes sont assez frustrés que des dispositions, auxquels ils sont attachés, et qui ont pu être votées par le Sénat, soient retoquées dans notre hémicycle.