Les propos que vous avez tenus sur la crise de l'euro montrent que la voix des petits États européens qui ont beaucoup contribué au sauvetage de la Grèce mériterait d'être davantage entendue. Vous avez souligné avec justesse l'énergie considérable déployée pour tenter de résoudre la crise grecque. Tous les regards sont braqués sur la Grèce, dont le PIB ne représente que 1,5 % de celui de l'Union européenne, alors qu'une crise financière majeure se profile en Chine, première économie mondiale, où la Bourse de Shanghai a dévissé de 30 % en une semaine. L'ampleur de l'effort consenti par la Slovénie en faveur de la Grèce n'est pas assez connue. De même, il n'est pas assez su en France que le PIB par habitant d'une demi-douzaine de pays européens au moins est inférieur à celui de la Grèce. Je vous remercie aussi d'avoir souligné que les règles qui s'appliquent au sein de la zone euro n'ont pas été fixées dans l'intérêt de l'Allemagne ou d'on ne sait qui mais dans l'intérêt de tous les Etats membres, pour les aider à sortir ensemble de la crise grâce à une meilleure gestion. Enfin, vous avez insisté sur les risques du populisme ; malheureusement, c'est bien au populisme que s'apparentent des coups de poker référendaires qui, en instillant le poison de la défiance dans les relations entre les pays membres, les dressent les uns contre les autres. Je suis reconnaissante à la présidente de notre commission de vous avoir invité. Les Français ont besoin d'entendre d'autres voix, et je sais que vos propos traduisent le sentiment de nombreux pays européens. Je partage votre scepticisme sur la capacité du gouvernement grec, qui a tendance à jouer au poker politique avec l'argent des autres, à trouver une solution négociée de sortie de crise. Je vous remercie de votre franchise avec laquelle vous exprimez des positions justes.