Je suis tout à fait disposée à discuter de ce sujet à l'occasion d'une audition spécifique.
Madame Genevard, le parcours d'éducation artistique et culturelle à l'école, sur lequel nous avons travaillé pendant plusieurs mois avec la ministre de l'Education nationale et qui vient d'entrer en vigueur, est une des réponses au taux de fréquentation des jeunes. Il permet de toucher tous les enfants scolarisés et ce point est pour la première fois formalisé entre les deux ministères, dont les relations n'ont en effet pas toujours été très faciles. C'est là une véritable innovation.
Dès que je suis arrivée à mon ministère, j'ai souhaité avoir des instruments de pilotage dans ce domaine : offrir à un enfant une visite guidée d'un musée une fois par an n'est pas la même chose que de le prendre en charge de façon récurrente tout au long de l'année. Ces instruments permettent de suivre précisément les différentes actions d'éducation artistique et culturelle et de savoir si l'équité territoriale est satisfaite, pour être sûr de toucher les territoires les plus défavorisés, notamment du point de vue socio-économique. Nous pourrons à l'occasion en rediscuter de manière plus approfondie.
S'agissant de l'implication des artistes, j'ai fait allusion ce matin à une situation un peu particulière, qui heureusement ne se produit pas dans beaucoup de communes : il s'agissait d'un élu qui, non content de traiter les artistes de fainéants, refusait toute concertation préalable et exerçait sur eux un chantage à l'occupation d'ateliers à loyer réduit afin de les obliger à garder les enfants afin qu'il puisse lui-même remplir ses engagements en matière de réforme des rythmes scolaires. J'ai rencontré beaucoup d'artistes, et peu d'entre eux sont réticents à l'idée de remplir des missions de transmission ou de pédagogie auprès de publics jeunes et moins jeunes. Ce partage fait partie de la mission de l'artiste dans la cité, beaucoup d'entre eux en ont conscience, mais je déplore que l'on exerce un chantage sur eux en les considérant comme des fainéants. C'est à cette façon de procéder à mon sens indigne de notre démocratie que je faisais référence ; je suis évidemment très favorable à ce que les artistes puissent, dans le cadre qu'ils souhaitent ou qu'ils discutent avec la collectivité, s'impliquer dans ces actions d'éducation artistique et culturelle.
Nous avons défini avec Najat Vallaud-Belkacem le parcours d'éducation artistique et culturelle, qui concerne évidemment le temps scolaire. Les efforts budgétaires supplémentaires que j'ai consentis dès cette année concernent le temps périscolaire, en dehors de l'école, ce qui me permet d'être chef de file sur ces actions. Ces nouveaux crédits ne sont pas une réallocation de fonds pris ailleurs : j'ai obtenu une bonne fin de gestion pour le ministère, de nombreux crédits ont été dégelés, et j'ai ainsi pu en affecter à ces actions d'éducation artistique et culturelle.
Nous évoquerons tout à l'heure les conservatoires. J'ai déjà eu l'occasion de dire à plusieurs reprises que je souhaitais voir l'État reprendre sa place dans la labellisation, les agréments, les schémas pédagogiques nationaux, ainsi que le financement de ces établissements.
Enfin, vous aurez très prochainement les réponses à vos questions concernant les moyens, dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances, qui montrera leur augmentation.