Le réel résiste farouchement à cet « à quoi bon » ! Nous savons tous ici qu’une jurisprudence se nuance, voire se renverse, tandis que la loi, elle, est immuable. Quand le risque est là, seule la loi peut l’écarter. Et c’est alors que, parmi ceux qui doutent de la pertinence d’inscrire la liberté de création dans la loi, d’autres nous font part d’une nouvelle réserve. N’est-on pas aujourd’hui en train de créer un privilège ? Ne faut-il pas ajouter quelques codicilles à cette liberté, sous peine de la voir nous échapper ? Nous échapper : mais c’est précisément l’objectif de cet article, qui acte la séparation du politique et de l’artistique. Son objectif est que l’art nous échappe ! Non pas la culture, et j’insiste sur ce point, mais l’art. Nous devons nous assurer qu’il ne soit plus jamais au service du politique. Nous devons nous assurer qu’il continue de déranger car un art qui sert le pouvoir et ne dérange jamais, nous connaissons tous son nom.