Intervention de Christian Kert

Séance en hémicycle du 28 septembre 2015 à 16h00
Création architecture et patrimoine — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Kert :

Cela vous fait peut-être sourire, mais pour nous ce qui importe dans cette scène, c’est qu’on mesure là combien le temps est loin où le mot de culture avait un sens pour vous, chers collègues de gauche : les budgets culturels avaient doublé, la grande loi sur le prix unique du livre fut votée, de grands travaux étaient conduits, la fête de la musique naissait, que sais-je encore. La gauche était alors conforme à ses convictions

Tout est dit : les budgets culturels rabotés, des nominations à l’emporte-pièce qui auraient fait hurler si un gouvernement de droite les avait effectuées, et deux projets de loi ramassés en un seul dans une formule fourre-tout que vous affectionnez : on y met beaucoup de petites choses, ça évite de voir qu’il manque l’essentiel.

Et pourtant l’essentiel, c’est que l’État conserve un rôle considérable en matière culturelle, celui de financer et d’offrir à des publics sans cesse élargis ce qu’il y a de meilleur et d’exemplaire dans l’ordre culturel. On le voit dans le second volet de votre projet de loi, l’État a également mission de sauvegarder un patrimoine national qui, laissé aux mains de marchands, se transformerait volontiers en parc d’attractions !

Comme nos collègues des autres groupes, le groupe des Républicains s’est organisé sur ses pôles d’intérêt pour décrypter votre projet. François de Mazières, Michel Herbillon, Annie Genevard, Virginie Duby-Muller, Franck Riester, Patrick Martin-Lalande et nos collègues spécialisés dans l’enseignement Patrick Hetzel et Frédéric Reiss ont tous concouru à cette réflexion. Tous vous diront en quoi votre texte, en quoi vos solutions pèchent.

Car nous considérons, madame la ministre, que ce texte ne contient rien de ce qui pourrait en faire un grand projet sur la création : un appel à l’expérience de la beauté, un usage des nouvelles technologies mais un refus de l’intelligence artificielle comme substitut à notre propre intelligence humaine et à l’intelligence du passé.

Je sais que nous sommes d’accord : la culture est oeuvre d’amour et de connaissance. Pourquoi ne pas l’avoir dit avec autant de force ?

Il est vrai, madame la ministre, et nous le savons, que vous êtes prise en étau entre la voracité de Bercy et le laxisme de l’Éducation nationale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion