Enfin nous y sommes ! Il aura fallu être patient pour que la grande loi culturelle du mandat de François Hollande nous soit enfin révélée. Je dois avouer qu’on n’y croyait plus, madame la ministre, tant ce projet de loi est devenu au fil des années l’Arlésienne du quinquennat, maintes fois annoncé mais toujours reporté ! Votre prédécesseur au ministère de la culture, Aurélie Filippetti, ne cessait de vanter à chaque occasion les mérites d’un grand texte qu’elle n’a finalement pas présenté malgré deux années passées rue de Valois. À votre arrivée, il y a un an, un mois et deux jours, vous avez remis l’ouvrage sur le métier pour une année de plus. Bref, la gestation du projet de loi a été pour le moins laborieuse. Mais nous y sommes !
Vous l’avez présenté comme un « marqueur du quinquennat ». Avant vous déjà, votre prédécesseur promettait « une grande loi sur la culture » qui signerait « l’acte II de l’exception culturelle française » et ferait « entrer nos politiques publiques culturelles dans l’ère du XXIe siècle. » Rien de moins ! N’ayons pas peur des mots : après ces déclarations grandiloquentes, notre première surprise, en forme de désappointement, tient d’abord à la méthode choisie. Vous avez décidé d’inscrire votre projet de loi à la toute fin de la session extraordinaire, nous contraignant à organiser les auditions préparatoires au texte en plein milieu de l’été. Était-ce la meilleure façon de discuter d’un projet de loi censé faire date ? J’en doute !