Intervention de Jean-Christophe Baudouin

Réunion du 16 septembre 2015 à 16h30
Commission d'enquête visant à évaluer les conséquences sur l'investissement public et les services publics de proximité de la baisse des dotations de l'État aux communes et aux epci

Jean-Christophe Baudouin, directeur des stratégies territoriales au Commissariat général à l'égalité des territoires, CGET :

Rien ne serait pire qu'une aspiration de l'ensemble des forces d'un territoire par une métropole. Nous étudions les pistes susceptibles de contrer ce mouvement et de favoriser une meilleure articulation, par exemple en mettant en place des réseaux et en développant les contrats de réciprocité. J'observe qu'il n'est pas deux territoires qui se comportent de manière identique. Nantes est différente de Marseille, qui n'est pas semblable à Bordeaux. À Marseille, du fait d'une segmentation spécifique des zones selon le revenu médian, la ville se trouve, par exemple, comme coupée en deux. Aussi faut-il adapter nos dispositifs. Il en va de même dans les territoires ruraux où certains d'entre vous sont élus.

Le CGET travaille main dans la main avec les services territoriaux de l'État pour lutter contre ce phénomène, et il a parfois de bonnes surprises. L'industrie est certes en recul dans notre pays, perdant des emplois, ne représentant que de 11 % à 12 % de la valeur ajoutée, contre 16 % en Italie et 22 % en Allemagne. Pourtant, on trouve dans nos régions –par exemple à Angers, à Cholet ou en Vendée – des pépites, de nouveaux modes industriels très intéressants, même s'ils ne pourvoient pas encore des milliers d'emplois. Cela montre que tous les territoires ont une chance. Aucun n'est abandonné par la République.

S'agissant des maisons de santé, il y des territoires, comme le Morbihan, où la médecine ambulatoire en crée naturellement d'elle-même, sans avoir nécessairement besoin de soutien. Dans d'autres régions, ce n'est pas possible, et la contractualisation avec les jeunes internes – mesure en soi peu coûteuse décidée par le CIR – devrait permettre de les mettre en face de leurs responsabilités. Là où les SAMU sont trop éloignés et les besoins patents, les médecins généralistes peuvent aussi être formés par des médecins urgentistes pour y répondre. Ainsi, tandis que l'offre privée s'organise d'elle-même dans certains territoires, l'intervention publique est nécessaire dans d'autres, notamment pour y préserver le lien social.

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