C’est un point important. Je n’avais pas attendu la crise pour mettre en oeuvre cette traçabilité, mais aujourd’hui je suis sûr que nous allons ensemble dans le bon sens, à condition que chacun prenne bien conscience que la perception de la traçabilité par le consommateur exige la définition de cahiers des charges comprenant des conditions sanitaires et même organoleptiques, pour justifier l’origine française des viandes. C’est l’enjeu du débat important que j’ai ouvert sur la question de la contractualisation. Il avait été évoqué après la crise laitière à l’occasion de la loi de modernisation agricole – LMA. Aujourd’hui, ce sujet manque à la fois de perspective et d’organisation. En raison des dispositions de la loi de modernisation de l’économie – LME – que vous avez votées, les relations commerciales entre les industriels et les producteurs sont séparées de celles prévalant entre les industriels et la grande distribution. L’enjeu est de définir des relations commerciales qui intègrent, au-delà de chacun des maillons de la chaîne, la grande distribution, les industriels et les producteurs. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons intégrer les coûts de production du secteur de l’élevage, lesquels sont essentiels pour définir le revenu et la marge des producteurs, dans des filières organisées, pour répondre aux besoins des consommateurs, des industriels, mais surtout à ceux des producteurs.
Le débat sur le logo « Viandes de France » renvoie aussi à celui sur l’approvisionnement local, que nous avons eu dans le cadre de la discussion sur les projets alimentaires territoriaux, à l’occasion de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. La création de plateformes et la constitution d’un guide pour favoriser leur développement permettent aujourd’hui aux collectivités territoriales de favoriser l’achat local. Jusqu’à présent, quelques réformes ont été conduites, comme la révision de l’article 11 du code des marchés publics, mais aujourd’hui, le changement a lieu partout, à condition que chacun assume sa responsabilité d’acheter des produits locaux et de favoriser la production française. C’est un défi majeur qui sera relevé grâce à toutes les plateformes collectives qui ont été créées dans de nombreux départements – je souhaiterais qu’elles existent dans tous les départements.
Je rappelle, en outre, qu’en plein coeur de la crise de l’élevage, le groupe UDI devait déposer une proposition de loi sur le menu végétarien. J’attends des précisions sur cette question mais je ne crois pas que cela réponde aux attentes des producteurs.