Intervention de Michèle Bonneton

Séance en hémicycle du 29 septembre 2015 à 15h00
Débat sur la situation et l'avenir de l'agriculture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’heure est grave pour notre agriculture et nos agriculteurs. J’aurai tout d’abord une pensée pour ces hommes et ces femmes qui font un métier essentiel : quelle noble profession que celle de produire notre nourriture ! Nous avons plus que jamais besoin d’eux et devons entendre leur mal-être, voire, pour certains d’entre eux, leur désespoir.

Le constat est, à bien des égards, accablant. En quarante ans, la part de l’agriculture dans notre PIB n’a cessé de régresser, le nombre d’exploitations a été divisé par quatre et la part des actifs agricoles n’a cessé de diminuer, pour atteindre aujourd’hui 3 % de la population active. Les agriculteurs sont aussi la catégorie sociale la plus touchée par les suicides.

Les surfaces agricoles continuent de reculer au profit de l’urbanisation et de la déprise agricole. Un éleveur laitier me disait récemment qu’on lui payait aujourd’hui le litre de lait au même prix qu’au moment de son installation, il y a vingt-trois ans. Dans le même temps, la part du budget des ménages consacrée à l’alimentation n’a cessé de reculer, passant de 30 % en 1960 à 15 % aujourd’hui.

Malgré tout, la France demeure une grande puissance agricole. Un pays, c’est un paysage et des paysans. Nos concitoyens sont d’ailleurs très attachés aux agriculteurs, peut-être à cause des racines qui nous sont communes, les racines rurales et paysannes. En tant qu’élue d’une circonscription rurale, je constate que notre agriculture est un atout majeur pour notre pays et pour nos territoires, qu’il s’agisse bien sûr de l’économie, de l’emploi et de l’aménagement du territoire, mais aussi de la notoriété et de l’image de la France, donc du tourisme.

Les soubresauts récents ne sont que le révélateur d’un modèle agricole qui date de l’après-Guerre, qui a été dessiné par la PAC et qui est arrivé en bout de course.

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