Monsieur le Premier ministre, dans un pays où la peur de l’avenir devient un handicap majeur, où le chômage de masse s’installe comme jamais, où la dette plombe la compétitivité et l’investissement, vous réalisez l’exploit de présenter un budget où il ne se passe strictement rien : rien de bon, rien de fort, rien qui puisse répondre aux gigantesques enjeux auxquels est confronté notre pays, rien qui entraîne les Français vers une autre vision plus juste, plus entreprenante, plus innovante de la France.
Vous réalisez un deuxième exploit : celui de faire systématiquement moins bien que les autres pays qui sont nos principaux partenaires. La dépense publique augmente et le déficit de l’État ne baisse que de deux petits milliards. Le déficit global se réduit à la vitesse de l’escargot. Et j’ai les plus grands doutes sur votre capacité à respecter les 3,3 % annoncés pour 2016, notamment quand j’observe vos promesses de dépenses nouvelles, qui représentent plus de 11 milliards d’euros.
Plus grave : les mesures d’économie principales concernent le prélèvement européen et les taux d’intérêt, qui sont des phénomènes extérieurs. Sinon, vos économies sont des coups de rabot aveugles et déstabilisants.
Puisque vous ne réformez pas, vous paupérisez l’administration et les services publics.