Intervention de Jean-Jacques Candelier

Séance en hémicycle du 30 septembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation en syrie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

Monsieur le Premier ministre, une opportunité diplomatique et politique, dans le cadre de l’ONU, commence à se dessiner pour éradiquer Daech. La solution ne réside pas dans des frappes aériennes sporadiques, ni dans la disparition de Bachar al Assad. Tels sont pourtant les deux volets de la doctrine du Gouvernement, malgré les leçons du fiasco libyen.

La focalisation sur la personne de Bachar al Assad mène à une impasse. Cette réalité doit primer la posture qui amène notre diplomatie à mettre sur le même plan le régime syrien et Daech. Ces criminels ne relèvent pas de la même nature. Il y a, d’un côté, une dictature sanguinaire et, de l’autre, une horreur totalitaire ayant pour ambition de détruire l’humanité.

Aussi ne s’agit-il pas de faire un choix mais de mettre un terme au chaos dans la région, en Syrie comme en Irak. La solution passe par la possibilité pour les sunnites de trouver leur place dans un nouvel ordre national, seule alternative à la radicalisation. Elle passe également par l’étranglement financier de l’État islamique, qui bénéficie de complicités. Elle passe enfin par la voix démocratique, en laissant au peuple syrien le choix de son gouvernement.

Rapidement, le consensus doit être établi pour mettre en place une forte coalition sous l’égide de l’ONU. Notre diplomatie doit contribuer à rassembler la communauté internationale par l’ouverture de négociations incluant les puissances régionales et internationales, y compris des représentants du régime syrien. Il serait donc irresponsable de balayer le plan russe du revers de la main.

Monsieur le Premier ministre, l’exécutif est-il prêt à travailler en ce sens et à sortir de son isolement croissant sur la scène diplomatique ?

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