Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 30 septembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation en syrie

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Monsieur le député, ma réponse s’inscrira dans le prolongement de l’intervention du Premier ministre, mais j’ajouterai un élément à la discussion et à votre interrogation, à savoir le fait que, comme vous le savez – c’est désormais public –, les forces russes ont frappé en Syrie. Toutefois, curieusement, elles n’ont pas frappé Daech ; je vous laisserai en tirer vous-même un certain nombre de conclusions.

Je voudrais vous dire trois choses. Premièrement, la France frappe Daech depuis plus d’un an, dans le cadre de la coalition. Elle a été la seconde à intervenir. Elle continue à le faire en Irak semaine après semaine et poursuit la formation des militaires irakiens ou kurdes qui, ensuite, devront faire respecter l’intégrité du territoire irakien.

La France frappe Daech en Syrie, car c’est en Syrie que se préparent aujourd’hui, dans des centres d’entraînement, dans des lieux stratégiques, des initiatives pour former des combattants étrangers à intervenir, soit en France, soit chez nos alliés. Nous agissons là en pleine autonomie, mais aussi en légitime défense.

Bien évidemment, vous l’avez dit, la solution ne sera pas exclusivement militaire : il faut une solution politique. Mais on en connaît les bases : elle est sur la table depuis la conférence de Genève, il y a trois ans, et a été reprise par le Président de la République devant l’Assemblée générale des Nations unies. Elle suppose un gouvernement de transition, d’union syrienne, où figureront des éléments du régime, sans Bachar al Assad, l’auteur du chaos, mais avec l’opposition syrienne, qui combat Daech sur le terrain. Elle suppose aussi la reconnaissance et le soutien des pays de la région, ainsi que le soutien de la communauté internationale, en y incluant bien sûr l’Iran et la Russie, qui doivent être des partenaires dans la recherche de la solution. Il ne faut pas imposer la solution Bachar, dont on a vu ce qu’elle a donné.

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