Madame la ministre de l’écologie, la Corse est confrontée à une grave crise de traitement des ordures ménagères. Certes, l’Assemblée de Corse a approuvé un plan qui se fonde sur la valorisation des déchets et les centres d’enfouissement se sont développés dans le respect des normes et des lois, mais nous ne pouvons progresser si ce qui est convenu entre l’État et les collectivités est remis en cause sous l’influence de changements de dernière minute.
Pour permettre l’indispensable extension d’un centre d’enfouissement situé à plus de quatre kilomètres de la mer, vous aviez décidé en juillet de « proposer […] dans le cadre d’un prochain texte législatif en discussion au Parlement l’introduction d’une mesure permettant, en communes littorales, […] la réalisation d’installations de traitement ou de stockage de déchets […]. » Quelques heures avant le débat dans cet hémicycle, nous avons appris que vous aviez changé d’avis. Les collectivités ont réagi, sans doute brutalement, – ce que l’on peut comprendre – en fermant les sites de stockage et il a fallu plusieurs jours pour trouver une solution.
Comment parvenir au même taux de valorisation que sur le continent alors même que nous n’avons que 300 000 habitants et aucune industrie locale susceptible de recycler des quantités significatives de déchets ?
Au demeurant, nous avons souvent été précurseurs dans ce domaine : il n’y a plus aucun sachet en plastique jetable dans la grande distribution en Corse depuis plus de quinze ans. Concernant la protection de l’environnement, la Corse a protégé son littoral et son environnement plus qu’aucune autre région française par la multiplication des sites, des réserves et des parcs et elle a élaboré un plan d’urbanisme à l’échelle de l’île qui est, vous le savez, tout à la fois rigoureux et équilibré.
Dans ces domaines, comme dans celui des déchets, nous ne pouvons cependant avancer que la main dans la main avec l’État. Je suis certain que vous y êtes disposée, madame la ministre. Vous l’avez montré à plusieurs reprises, notamment sur l’énergie, pour laquelle vous avez fait en Corse des choses définitives. Pouvez-vous le confirmer devant la représentation nationale ?