Madame la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, il existe au moins trois scandales du diesel qui nous forcent à la réflexion quant à son avenir et à la stratégie adoptée par les pouvoirs publics.
Il y a d’abord un scandale sanitaire. L’OMS a classé comme cancérigènes les particules fines émises par les moteurs diesel. Leur dispersion dans notre environnement entraîne des épisodes de pollution de plus en plus nombreux. Plusieurs dizaines de milliers de Français en meurent prématurément chaque année. C’est le premier scandale – il n’y a pas de diesel propre.
Le deuxième scandale est celui de la tromperie organisée, révélée ces jours derniers, qui représente pas moins d’un million de véhicules sur le territoire français.
Cette tromperie nécessitera de revoir entièrement le système des tests. Rendre ceux-ci aléatoires et en situation réelle est un premier pas que vous avez franchi, mais la réalisation des tests de pré-commercialisation par des laboratoires réellement indépendants doit être une deuxième étape. De même, les sanctions contre les constructeurs coupables de tromperie envers le consommateur devront être renforcées. Les écologistes suggèrent, outre les sanctions financières, de les exclure de tout marché public.
Enfin, le troisième scandale est l’arnaque financière que constitue le diesel pour les automobilistes. Il a récemment été établi que sept automobilistes sur dix que l’on a incités à rouler au diesel y perdent financièrement, car les surcoûts du véhicule à l’achat et l’entretien sont supérieurs aux gains réalisés sur le prix du carburant.
Madame la ministre, ma question est simple : nul ne peut imaginer qu’il soit possible de sortir du diesel en un jour, mais il faut engager une transition. Comme le Premier ministre lui-même le disait en décembre dernier : « En France, le moteur diesel a longtemps été privilégié et l’est encore. Cela a été une erreur. Il faut progressivement revenir là-dessus avec intelligence et pragmatisme ».
Autrement dit, madame la ministre, il faut en finir avec les avantages fiscaux, favoriser motorisations et transports alternatifs, accompagner les industriels et les consommateurs dans d’autres choix. Bref, madame la ministre, quel est votre plan pour sortir la France du tout diesel ?