J’ai retiré avant la séance l’amendement proposant la suppression de l’article 11 ter mais souhaite formuler quelques remarques à son sujet. Il est polémique, comme on l’a vu, et semble opposer les radios et les majors. Cette lutte n’apporte aucune bonne solution. Il semble que les radios respectent les quotas, car seules deux mises en demeure ont été décidées par le CSA en dix ans. Il semble que les producteurs entendent améliorer la rotation des chansons françaises pour augmenter le nombre de titres diffusés, ce que nous soutenons. Mais il serait probablement plus opportun de suivre la voie de la sagesse proposée par le président Bloche en prévoyant la rédaction d’un rapport afin de faire la lumière sur l’ensemble des dysfonctionnements de la production et de la diffusion de la chanson française.
Bien entendu, nous ne remettons pas en cause les quotas mais nous devons trouver sereinement avec tous les acteurs de la filière un aménagement améliorant la rotation. Ne sous-estimons pas en effet la chute de la production en langue française, qui s’est effondrée. Le nombre d’albums francophones a diminué de 70 % entre 2003 et 2014 et nous savons que 80 % des nouveaux titres chantés en français qui sont produits ne sont même pas envoyés aux radios par les producteurs, comme l’admet la SACEM. Il faut surtout intégrer un changement de paradigme induit par la nouvelle concurrence de la diffusion en flux sur Internet, qui est dérégulée, par des sites comme Deezer et Spotify. Je salue sincèrement les intentions des auteurs de l’amendement dont résulte l’article 11 ter dont l’objet est de soutenir la diversité. Nous devons faire en sorte de trouver des solutions pour la chanson française. Nous l’aimons tous et voulons tous la défendre au mieux.