Je m’étonne tout d’abord des propos de Mme Genevard. Si j’ai bien compris ce que l’on entend dans l’hémicycle depuis le début de nos débats, tout le travail réalisé en commission serait improvisé et de mauvaise qualité, au point que je me demande ce que nous y faisons et pourquoi nous continuons à y travailler si le résultat est aussi négligeable ou imparfait. Cette remarque me surprend.
Deuxièmement, j’ai eu la chance, dans une autre vie, de participer à la vie des radios avant qu’elles ne soient libres. Elles étaient alors pirates, ce qui nous ramène avant 1981. Je me souviens de leur évolution et de leur construction, de libres à privées et aujourd’hui musicales. Les quotas de chansons françaises ne sont pas une nouveauté. Lorsqu’ils ont été mis en place, les radios que nous avions en face de nous, qui étaient alors un peu moins structurées par des groupes financiers, formulaient les mêmes remarques qu’aujourd’hui selon lesquelles un tel mécanisme est ingérable, impossible à mettre en place et signe la fin du système car les radios couleront et plus personne ne les écoutera ! La réalité leur a donné tort ! Les faits sont têtus !
Depuis quelques années, pour des raisons essentiellement économiques liées à la manière dont on comptabilise l’audience des radios, les quotas ont été détournés, mais ils ont fonctionné et ont été respectés par ces mêmes radios ! Le problème, c’est la dérive. Nous pouvons mener toutes les concertations que l’on voudra, nous serons face à des radios qui diront ce qu’elles disaient à l’époque des premiers quotas. Il faut donc avancer. Cet article permet d’ouvrir le débat avec elles faute de quoi les dérives continueront, ce qui mettra en danger un système jadis vertueux ayant eu un impact très important sur l’industrie de la musique française.