Il est essentiel que la France soit dotée d’un enseignement supérieur et d’une recherche architecturale de haut niveau. Tel est l’enjeu de ces trois amendements.
L’amendement no 266 a pour but de donner une visibilité aux missions des écoles nationales supérieures d’architecture – ENSA – dans le code de l’éducation, à l’instar des dispositions prises pour les écoles de la création artistique dans les domaines du spectacle vivant et des arts plastiques. L’amendement précise les missions des ENSA et indique notamment qu’elles participent à la réalisation des objectifs et des missions de service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Cet amendement complète la définition de ces missions, conformément au rapport remis par Vincent Feltesse en 2013, dont les conclusions prônaient un rapprochement du statut des écoles d’architecture de celui des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel, et ce dans le but de favoriser la reconnaissance scientifique des écoles, d’accroître leur autonomie, et de faciliter ainsi leur adossement à l’université.
Cet amendement s’inscrit également dans la lignée de l’excellent rapport de M. Patrick Bloche, qui a souligné la nécessité de voir évoluer les écoles nationales supérieures d’architecture afin qu’elles s’adaptent mieux aux nouveaux enjeux de la profession, qu’ils soient économiques, environnementaux ou qu’ils concernent l’urbanisme et l’évolution des modes de vie. Il a ainsi proposé de placer les écoles d’architecture sous la co-tutelle du ministère de la culture et de la communication d’une part et du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche d’autre part.
Cet amendement est complété par un amendement no 444 relatif, quant à lui, à l’acquisition d’une aptitude à travailler dans un contexte international. Aujourd’hui, l’architecture est l’un des domaines de l’art et de la culture où la concurrence internationale se fait le plus sentir. Il est donc indispensable que les étudiants en école d’architecture aient tous les outils nécessaires pour être suffisamment compétitifs au niveau international, pour qu’ils puissent postuler et être choisis lors des grands appels à candidature des projets architecturaux internationaux. C’est le meilleur moyen de permettre à l’architecture française de démontrer son excellence.
L’amendement no 442 , enfin, propose de substituer au mot « architectes » les mots « professionnels de l’architecture et du paysage ». C’est une manière de rappeler qu’il existe aujourd’hui, parmi les architectes diplômés par le Gouvernement – DPLG – des architectes paysagistes. Aujourd’hui, et c’est une évolution majeure, l’architecture ne doit plus seulement prendre en compte le bâtiment, mais aussi son environnement et le paysage qu’il compose. Il convient donc de ne pas oublier nos écoles consacrées à l’enseignement du paysage, dont certaines sont internationalement reconnues – je songe notamment à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, l’une des plus cotées, d’où sortent et où enseignent des architectes paysagistes de renom. À quelques semaines de la COP21, je veux évoquer à ce propos Gilles Clément, qui révolutionne notre regard sur les jardins et les paysages et sur notre environnement quotidien.