Intervention de Thierry Mariani

Réunion du 30 septembre 2015 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mariani :

Présidant depuis deux ans, et jusque dans trois semaines – ce sera un soulagement pour moi que de ne plus exercer cette fonction –, la commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), j'ai un peu l'impression, comme dans la publicité, que l'on cherche à en faire « toujours plus ».

De fait, l'application des textes en cours de préparation m'inquiète. Je rappelle que la première crise que l'on ait récemment connue en la matière en Europe, qui a conduit à l'afflux d'1,6 million de réfugiés, est due à la guerre civile en Ukraine. Or, cet afflux n'a eu aucune conséquence notable pour la France ni pour l'Allemagne, car les deux pays voisins se les sont répartis à raison de 600 000 en Russie et d'un million en Ukraine. C'est pourquoi je suis inquiet des centaines de milliers de personnes dont le HCR nous annonce aujourd'hui la venue, d'autant qu'il ne s'agit pas d'une simple crise passagère comme celle qu'ont connue l'Albanie et l'Italie.

Il arrive en moyenne entre 8 000 et 10 000 réfugiés par jour. Croyez-vous que les conventions internationales en la matière soient toujours adaptées ? Ne serait-il pas temps de les réviser ? Celles-ci furent en effet adoptées juste après la Seconde Guerre mondiale afin de résoudre le problème des millions de réfugiés en Europe. Et c'est exclusivement à l'Europe qu'elles ont été appliquées jusqu'en 1962 ou 1963, si ma mémoire est bonne. L'exemple de la guerre civile ukrainienne nous montre qu'on arrive généralement beaucoup mieux à régler le problème lorsque l'on fait appel aux pays voisins, ce qui permet aussi de régler encore plus rapidement le problème du retour des réfugiés. Je suis entièrement d'accord pour en accueillir, mais nous savons pertinemment qu'il n'y a aucune chance que des gens ayant parcouru 10000 à 12 000 kilomètres pour venir en Europe repartent dans leur pays le jour où la situation y sera rétablie. Sans vouloir faire de polémique, l'asile est quand même devenu aujourd'hui une filière d'immigration pour un grand nombre de ces populations. Mon expérience ainsi que les témoignages que j'ai recueillis sur le terrain me permettent de l'affirmer.

D'autre part, vous a-t-on demandé de travailler dans des centres extra-européens de traitement des demandes d'asile ?

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