Intervention de Denis Baupin

Réunion du 30 septembre 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Je ne suis pas un expert en matière de numérique, mais pour le vivre au quotidien en tant qu'usager et l'avoir constaté dans nombre de dossiers, je pense que nous n'en sommes qu'au début : le numérique va chambouler énormément de choses dans de nombreux domaines.

D'un certain point de vue, c'est une opportunité. Je le pense en tant qu'écologiste, s'agissant des questions liées au dérèglement climatique et à la surconsommation. La dématérialisation d'un certain nombre d'actions peut entraîner des économies dans le domaine énergétique, par exemple. C'est pourquoi j'accueille tout ce que vous nous dites et tout ce qui se passe aujourd'hui dans votre domaine avec beaucoup d'intérêt.

Blablacar est un exemple formidable de ce qu'on est en train de faire pour modifier la façon d'utiliser les véhicules. En les remplissant mieux, on a plus d'efficacité énergétique. L'information en direct des gens, au moyen de leur smartphone, sur la disponibilité des transports collectifs, des vélos ou des véhicules en libre-service, permet une mobilité plus efficace, et donc, plus écologique. On le voit en matière énergétique. Demain, la capacité de pilotage en direct, notamment des énergies renouvelables décentralisées, l'utilisation du stockage ou de l'effacement de consommation seront des outils extrêmement utiles pour accompagner la transition énergétique. Il en est de même pour ce qui concerne l'efficacité énergétique des bâtiments et la capacité de piloter de nombreux outils domestiques afin de réduire les consommations.

Des opportunités gigantesques s'offrent à nous pour modifier nos comportements et accompagner les indispensables mutations. Le fait qu'elles se présentent maintenant, alors que nous sommes face à des contraintes écologiques majeures, laisse penser que le numérique peut être une solution, comme le montre Jérémy Rifkin.

L'« uberisation » vient frapper de façon brutale – ou ressentie comme telle – un système de protection sociale basé sur le salariat. La question qui se pose est de savoir comment accompagner ces bouleversements qui, de toute façon, sont inéluctables. Plutôt que de subir, mieux vaut anticiper et accompagner, en faisant en sorte que les gens n'en soient pas les victimes, mais les acteurs, et qu'ils soient protégés.

Cela rejoint la question du code du travail et de son évolution. Nous devons nous demander comment envisager ces questions au XXIe siècle, en essayant de profiter des avantages de toutes ces opportunités et en contribuant au développement de ces nouveaux modes de fonctionnement, tout en assurant la protection des citoyens. Nous avons, par exemple, beaucoup de progrès à faire dans notre pays pour ne pas être les derniers de la classe en matière de mutation énergétique.

Chaque fois que nous faisons des lois, nous devons nous interroger systématiquement dans tous les domaines sur les bouleversements qui sont en train de s'opérer et sur la possibilité que les données actuelles soient, dans un an ou deux, totalement bouleversées par les mutations en cours.

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