Je suis aussi un chef d'entreprise dans le domaine de l'informatique, mais pas dans l'innovation de rupture. Du coup, j'ai vendu ma boutique. Il faut savoir vendre quand il est temps…
Ma question est un peu provocatrice. Les succès français comme ceux que vous représentez peuvent-ils rester français ou européens ? Ou bien sont-ils fatalement destinés à être rachetés dès qu'ils ont atteint une certaine taille ? C'est malheureusement souvent le cas. On essaie de faire sortir des champions français, mais on a l'impression que dès qu'ils atteignent une certaine taille, ils sont rachetés. On a encore vu le cas récemment avec Leetchi, qui vient d'être racheté à hauteur de 86 %, même si le Crédit Mutuel Arkea est un groupe français. C'est encore une fois une structure qui change d'actionnariat, même si c'est un actionnariat français.
Quel rôle a eu la BPI dans votre croissance ? Attendez-vous davantage de l'État, notamment dans le cadre de la future loi « Macron 2 » que nous serons amenés à examiner ?
Enfin, tout le monde est conscient de l'uberisation de l'économie. Je pense que le numérique détruit beaucoup d'emplois avant d'en créer. Je suis persuadé qu'en France, contrairement à tous les modèles économiques que l'on nous donne, tant que nous n'aurons pas une croissance de 4 %, avec une économie qui va devenir numérique, nous ne créerons pas d'emplois. Quel est votre avis sur ce sujet ? C'est une vraie question que se posent les Français. Nous perdons des emplois et nous nous apercevons qu'ils ne sont pas compensés par le numérique.