Intervention de Jean-Claude Guibal

Séance en hémicycle du 14 octobre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Crise migratoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Guibal :

Monsieur le ministre de l’intérieur, venus de Syrie, mais aussi d’Irak, d’Afghanistan, d’Érythrée, d’Éthiopie et du Sud-Soudan, des migrants abordent par centaines de milliers aux rivages méditerranéens de l’Europe. Ils étaient 282 000 en 2014, sont déjà plus de 700 000 cette année, et pourraient être plus de 1,5 million. L’Europe a tardé à prendre la mesure de ce mouvement migratoire puissant et sans doute durable. Elle l’a de surcroît amplifié par des déclarations souvent contradictoires. Nous aurions tort de nous en étonner : l’Europe ne s’est jamais vraiment préoccupée de protéger ses frontières ni de se doter d’une politique migratoire. Elle a préféré se penser comme un grand marché doté d’une monnaie unique.

Aujourd’hui, à défaut d’avoir anticipé les conséquences des conflits qui bouleversent le Moyen-Orient, elle envisage enfin de renforcer la lutte contre les migrants économiques par des mesures que nous réclamons depuis fort longtemps : je citerai, par exemple, et le Premier ministre l’a évoqué, l’augmentation significative du taux de reconduite – il n’est que d’un sur cinq en France –, le renforcement du contrôle des frontières extérieures, la création d’un corps de garde-frontières, la possibilité d’utiliser si nécessaire les centres d’accueil comme centres de rétention ou bien encore le renforcement de la coopération avec les pays d’origine ou de transit.

Monsieur le ministre, la France soutiendra-t-elle ces mesures à l’occasion du Conseil européen qui débute demain et proposera-t-elle aussi de repenser les accords de Schengen pour qu’ils permettent d’assurer une protection efficace de nos frontières ?

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