Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 14 octobre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Crise migratoire

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député, je vous remercie pour votre question extrêmement précise qui renvoie à un ensemble de préoccupations qui sont celles du Gouvernement.

Tout d’abord, je veux rappeler la chronologie des faits et quelles ont été les actions que nous avons engagées au cours des derniers mois. Le 30 août 2014, c’est-à-dire plus d’un an avant que ne s’enclenche la crise migratoire à laquelle nous sommes confrontés, je m’étais rendu, à la demande du Président de la République et du Premier ministre, dans les principales capitales européennes pour formuler les propositions françaises. Il s’agissait de mettre fin à l’opération Mare Nostrum, opération de sauvetage en mer décidée unilatéralement par les Italiens, qui avait eu pour principale vertu de sauver davantage de vies mais avec, au final, plus de morts. Il s’agissait aussi de contrôler les frontières extérieures de l’Union européenne, d’organiser avec les pays de provenance des conventions de retour pour lutter contre l’immigration économique irrégulière, de lutter contre les filières de passeurs et de mettre en place les fondements d’une politique européenne de l’asile. Ces propositions ont depuis été mutualisées avec l’Allemagne. Elles sont devenues les propositions de l’Union européenne.

Il faut maintenant tirer un premier bilan. S’agissant de la lutte contre l’immigration irrégulière, vous évoquez la nécessité d’augmenter les reconduites à la frontière, et c’est tout à fait ce que nous faisons : le nombre de reconduites forcées, qui était de 12 000 en 2010, sera de 17 000 à la fin de l’année 2015 parce que nous pensons qu’il n’y a aucune chance de pouvoir accueillir convenablement les réfugiés si nous ne luttons pas contre l’immigration économique irrégulière. Nous nous battons pour que Frontex monte en puissance et pour la mise en place des hot spots. Nous insistons pour que Mme Mogherini, qui a un mandat de l’Union européenne à ce titre, négocie des conventions de retour. Et nous travaillons avec l’Allemagne à une politique européenne de l’asile.

Voilà la politique de la France. Nous la mènerons sans trêve ni pause.

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