Intervention de Laurent Baumel

Séance en hémicycle du 14 octobre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Baumel :

Monsieur le secrétaire d’État, c’est véritablement sans joie et sans enthousiasme que je présente cet amendement visant à revenir sur la suppression de la demi-part des veuves car je mesure ce que doit être votre fatigue à entendre répéter, de séance en séance, de session budgétaire en session budgétaire, les mêmes arguments. Elle n’a d’égale sans doute que la nôtre à entendre les mêmes réponses.

Si je reviens sur ce sujet aujourd’hui, si, comme d’autres l’ont fait, d’autres groupes ou du groupe socialiste, dans d’autres sessions, je porte à mon tour le flambeau de la demi-part des veuves, c’est tout simplement parce que, vendredi dernier, dans ma permanence, j’ai été confronté à une dame, veuve, extrêmement modeste et extrêmement désemparée de devoir, pour les raisons qui ont été indiquées tout à l’heure, brusquement payer plusieurs milliers d’euros de taxes locales.

Devant le désarroi de cette dame, devant son sentiment profond d’injustice, que je ne pouvais que partager, je me suis dit que la seule chose que je pouvais faire, en tant que parlementaire, c’était d’utiliser le droit que la Constitution me donne de déposer des amendements pour que, au moins, cette question soit de nouveau évoquée dans l’enceinte où se décident les lois qui apportent des avantages ou font subir des contraintes fortes aux particuliers.

Si je le fais aussi, monsieur le secrétaire d’État, c’est que je sais – et le précédent du gel du barème nous l’a montré – qu’il arrive au Gouvernement de corriger des erreurs, lorsque vous reviennent aux oreilles les ravages qu’elles ont provoqués dans l’opinion et contre lesquels vos propres amis vous avaient vainement mis en garde pendant plusieurs années.

Je pense que c’est le cas aujourd’hui, pour cette question de la demi-part des veuves. Je forme le souhait que vous aurez à coeur, à l’heure où toute la communication de votre gouvernement se concentre sur l’effort fait en direction des foyers modestes, de réparer cette injustice, qui a été, je le précise, décidée sous la présidence de Nicolas Sarkozy et que notre majorité n’a malheureusement pas réparée en temps et en heure.

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