Intervention de Pascal Cherki

Séance en hémicycle du 14 octobre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

Il nous arrive parfois – plus que de raison et trop souvent à mon goût – de nous faire interpeller voire réprimander par les citoyens pour les erreurs que nous avons commises. Il est encore plus désagréable de se faire interpeller pour des erreurs commises par d’autres et que nous aurions la possibilité de corriger : je veux parler de la suppression de la demi-part des veuves. Cette agression fiscale à l’encontre des veuves a été décidée par le gouvernement de François Fillon, avec l’accord complet de Nicolas Sarkozy. Elle s’est faite progressivement et, pris par la mise en oeuvre d’une partie de notre programme en arrivant aux responsabilités, nous n’avons pas estimé à leur juste valeur les ravages qu’elle allait causer.

Comme Laurent Baumel, nous sommes beaucoup à rencontrer dans nos permanences des hommes et des femmes de bonne foi qui ont consacré toute une vie au labeur, qui ont des économies, une retraite, et qui se retrouvent aujourd’hui soumis à une pression fiscale exorbitante au regard de ce qu’ils payaient avant. Ces seniors, dont nous louons tant le rôle et l’utilité sociale dans les différentes manifestations, les inaugurations ou quand ils sont décorés, contribuent grandement à éviter que les jeunes générations, leurs enfants ou leurs petits-enfants, ne sombrent encore plus dans la dépendance et les difficultés, dans une société où le chômage de masse n’a pas reculé.

C’est pourquoi il serait bien que, en cette fin de législature, nous corrigions une injustice commise par nos prédécesseurs et que nous montrions l’utilité concrète d’un changement de majorité pour cette partie de la population.

Pour ne pas risquer d’être accusés de créer une nouvelle niche fiscale, en accord avec Laurent Baumel et sur l’initiative d’Hervé Féron, j’ai cosigné ce sous-amendement, qui vise à plafonner l’avantage aux personnes âgées dont les revenus mensuels n’excèdent pas 3 000 euros.

Nous ne visons pas les riches, puisque – parole d’évangile pour beaucoup d’entre nous ici – le Président de la République avait estimé qu’une personne était riche à partir du moment où elle gagnait 4 000 euros mensuels. Si vous aviez des préventions, mes chers collègues, sachez que vous serez parfaitement hollandais en votant ce sous-amendement !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion