Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 20 octobre 2015 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 — Présentation

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes :

Non ! Ce n’est pas nécessairement grâce à vous mais à un ensemble de mesures qui ont été prises. Si les déficits diminuent, c’est parce que nous réformons et que nous remettons la France en mouvement.

Maîtriser les dépenses est une nécessité, mais ce n’est pas une fin en soi. C’est la promesse faite aux Français, et notamment aux plus jeunes d’entre eux, qu’ils pourront compter sur notre modèle social tout au long de leur vie. C’est aussi une promesse d’égalité, parce qu’en matière de santé les économies permettent de financer des traitements nouveaux – je pense aux traitements innovants de l’hépatite C qui, aujourd’hui, bénéficient aux Français qui en ont besoin. Et demain nous aurons le même débat concernant de nouveaux traitements anti-cancéreux qui sont sur le point d’arriver sur le marché.

En 2016, le déficit de l’assurance maladie sera d’environ 6 milliards d’euros, soit 2,6 milliards de moins qu’en 2011, même si ce chiffre est toujours trop élevé.

Nous poursuivons la maîtrise des dépenses tout en garantissant l’accès aux soins et en permettant à l’ensemble des Français, quels que soient leurs moyens, de bénéficier de l’innovation médicale.

Pour 2016, nous avons défini une progression de l’ONDAM de 1,75 %, contre une augmentation effective en 2015 de 2,05 %. Cela représentera un effort de 3,4 milliards d’euros, contre 3,2 milliards en 2015. Cet objectif sera tenu, parce que nous avons un cadre et parce que nous respectons une double exigence.

L’exigence, d’abord, d’engager des réformes structurelles : lutte contre le gaspillage, baisse des prix des médicaments et développement des génériques, économies d’échelle dans la gestion hospitalière. Tels sont les axes que nous poursuivons avec succès depuis trois ans.

L’exigence, ensuite, de refuser que les économies se fassent en amenuisant la protection des Français. C’est une rupture radicale par rapport à la politique menée par la majorité précédente, et je l’assume : depuis 2012, je le rappelle, pas une seule franchise supplémentaire, pas un seul déremboursement. Au contraire, l’année dernière, nous avons permis la suppression des franchises pour les plus modestes de nos concitoyens.

Mesdames et messieurs les députés, les Français sont attachés à leur protection sociale, ils le rappellent régulièrement dans les enquêtes d’opinion. La France de 2015, ce n’est pas l’individualisme, le chacun pour soi, la régression. Nous ne devons pas tendre aux Français ce miroir et leur faire croire que c’est de cette manière que notre pays ira de l’avant.

Ce PLFSS marque donc une nouvelle étape dans le renforcement de notre système de protection sociale. Il est une nouvelle occasion d’affirmer notre engagement en faveur d’un système qui s’adresse à chacun et facilite la vie de tous. Je vous remercie.

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