Vous ne dites rien de l’accès aux soins : comment garantissez-vous aujourd’hui cet accès à tous ? Or il constituait la promesse de la sécurité sociale, dont nous célébrons le soixante-dixième anniversaire. Vous évacuez complètement cette question.
Votre logique uniquement comptable vous pousse à vous concentrer sur les moyens de faire des économies. Vous ne vous posez pas la question de savoir comment vont faire tous ces gens qui n’ont plus accès aux soins parce qu’ils ne peuvent plus faire l’avance des frais ou parce qu’ils habitent dans des déserts médicaux. Tout cela, vous vous en fichez !
Au contraire, vous développez un discours qui est celui des lobbies : vous venez ici prendre la défense des entreprises, qui bénéficient pourtant déjà, grâce à la politique du Gouvernement, d’exonérations de charges.
Cela ne vous suffit pas : vous venez nous parler de compétitivité et défendre l’industrie pharmaceutique – la pauvre industrie pharmaceutique, qui distribue des milliards de dividendes à ses actionnaires ! Les propos que vous avez tenus, monsieur Accoyer, font de vous le porte-parole de cette industrie.
À aucun moment vous ne vous posez vraiment la question des patients, ni des besoins en matière de santé. De quelle nature est la crise sanitaire ? Que faut-il faire pour répondre à cette promesse de soins pour tous qui date de 1946 ? Nous ne pouvons vraiment pas vous suivre dans cette vision dénuée de toute considération humanitaire.