Il est difficile de deviner le cap que souhaite prendre le Gouvernement avec ce texte, malgré l’éloquence des deux ministres à la tribune. On nous explique qu’il s’agit d’un PLFSS extraordinaire parce que le déficit diminue : je rappelle que le Président de la République s’était engagé à réduire totalement les déficits en 2017 et que cette promesse vient d’être repoussée à 2020 – et peut-être même au-delà, selon la conjoncture. De ce fait, les effets de manche des ministres tombent à plat !
On aurait aimé que ce PLFSS contienne des réformes structurelles lourdes. On aurait voulu qu’il s’attaque au financement de la protection sociale, afin que celui-ci cesse de peser sur le travail, et donc sur la compétitivité. On aurait pensé y trouver une réforme de la carte hospitalière, ou une réforme de l’ambulatoire, toutes deux nécessaires à une réduction de la part de l’hôpital dans le budget global. Mais rien de cela !
Je rappelle que si les soins de premiers recours à l’hôpital augmentent de 6 % par an, c’est qu’il n’y a plus de permanences de soins et que les déserts médicaux et pharmaceutiques ne cessent de s’étendre, à cause de la politique économique menée sur le territoire !