'ASAF est une association strictement indépendante qui ne sollicite aucune subvention d'État. Elle est souvent aidée, notamment pour ses publications, par des partenaires privés et par quelques-unes des 500 associations adhérentes à l'ASAF.
En ce qui concerne le soutien aux anciens combattants, l'ASAF, qui est impliquée dans les travaux pilotés par l'UBFT « Les Gueules Cassées », la Fédération nationale André Maginot, l'UNC et l'ANOPEX, exprime son soutien total aux propositions émises et aux actions menées par les responsables de ces associations.
L'ASAF estime que la mémoire est un élément essentiel de l'identité et de la cohésion nationales. L'histoire de notre pays constitue un patrimoine qui doit être connu, expliqué et valorisé. Elle ne doit en aucun cas être instrumentalisée, occulté ou, pire encore, reniée. Vous comprendrez que l'ASAF rejette donc toute démarche de repentance et privilégie l'action pédagogique. C'est ainsi qu'en 2015 elle a dénoncé les propos de repentance tenus en Algérie au sujet des événements de Sétif. C'est dans cet esprit également qu'avec d'autres associations elle avait proposé au chef de l'État pour le Panthéon, en lieu et place de Jean Zay, marqué par un texte assez détestable sur l'emblème national, plusieurs noms de jeunes Résistants au comportement héroïque.
C'est aussi dans cet esprit que l'ASAF a édité un numéro hors-série consacré à la présence française en Indochine, que vous avez reçu, et un album valorisant le patrimoine photographique cédé par un de ses adhérents et illustrant le lien entre les soldats d'Algérie et ceux des OPEX, concrétisant ainsi le continuum des combattants anciens et actuels.
Pour 2016, l'ASAF soutiendra l'action nationale de commémoration des batailles de la Somme et surtout de Verdun, particulièrement symbolique pour notre pays. Elle souhaite qu'aucune réécriture de l'histoire n'ait lieu à cette occasion, occultant par exemple le nom de certains chefs militaires ayant conduit cette bataille décisive. Elle rappellera également l'opération de Suez, ignorée par la plupart des jeunes Français mais particulièrement riche d'enseignements opérationnels et stratégiques.
Enfin, le Cercle pour la défense des combattants d'AFN (CDCAFN), qui regroupe une vingtaine d'associations d'anciens combattants d'Afrique du Nord, et dont le délégué national est le président de l'ASAF, soutient l'association Soldis – pour « soldats disparus » – créée par l'un de ses membres. Cette association, agissant en liaison avec la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA), a pour but de rechercher le maximum d'informations sur les soldats français disparus en Algérie entre 1954 et 1962, soit environ 600, l'équivalent d'un bataillon. Elle se donne deux ans pour établir une liste fiable.
Par ailleurs, en liaison avec plusieurs historiens, le CDCAFN a relevé dans certains manuels scolaires des erreurs, des jugements et des oublis sur la guerre d'Algérie qui relèvent plus de l'idéologie marxiste que de la réalité historique. Il alertera donc les services de l'Éducation nationale et les éditeurs sur ces contre-vérités.
En ce qui concerne le lien armée-Nation, l'ASAF ne peut que se réjouir de la confiance que les Français manifestent envers leur armée, à plus de 80 %, bien que, dans le même sondage, nos compatriotes expriment la nécessité de moderniser rapidement ses matériels. Au-delà de ce chiffre, reconnaissons que les Français, qui côtoient pourtant leurs soldats au quotidien, dans le cadre de l'opération Sentinelle mais également pendant les opérations de secours menées lors des catastrophes naturelles, ne connaissent pas, ou connaissent peu, leur armée. L'information sur nos forces est encore très insuffisante, d'autant plus que les conflits sont complexes, lointains, et que la communication des armées se réduit, pour l'essentiel et depuis longtemps, à la communication du ministre. Peut-on exiger des chaînes publiques de télévision, largement subventionnées par l'État, des reportages plus nombreux sur l'organisation, le fonctionnement, l'équipement et l'emploi de nos armées ? Peut-on autoriser, voire inciter, les chefs d'état-major à s'exprimer à la télévision aux heures de grande écoute, pour expliquer directement aux Français, de façon simple et concrète, les capacités et l'emploi des forces, les atouts et les limites de notre armée, comme ils le font devant les membres de cette commission ?
Enfin, en ce qui concerne l'Éducation nationale, l'ASAF veillera à ce que les classes défense – une centaine actuellement – ne soient pas pénalisées par la réforme des collèges.
Alors que la Nation est engagée dans des combats longs et difficiles qui exigent une grande cohésion, il nous paraît indispensable que tous les citoyens aient une bonne connaissance des capacités et des besoins de leur armée. Les jeunes, notamment, le demandent. Cette information contribuerait aussi à améliorer la qualité de son recrutement, indispensable pour garantir sa valeur dans le futur.