Vous l'avez rappelé, madame la secrétaire d'État, la France est l'un des grands pays donateurs en matière de développement, même si les crédits affectés à cette politique publique ont diminué depuis la crise de 2008, et surtout depuis 2010. L'aide publique au développement ne représente pas seulement un supplément d'âme ou de la charité, mais bien un élément fondamental de la politique étrangère française. Dans la zone sahélienne, on ne peut pas se contenter d'une action sécuritaire ou militaire, même si celle-ci s'avère nécessaire ; l'APD doit intervenir pour rééquilibrer, redévelopper et aider ces territoires en grande crise.
Notre APD repose largement sur des prêts, et l'on constate que de plus en plus d'États africains rencontrent des difficultés dans le processus d'emprunt et ont besoin de dons. Or, année après année et majorité après majorité, la part des dons diminue par rapport à celle des prêts dans notre APD. Nous ne mésestimons pas les efforts engagés par le Gouvernement pour rééquilibrer cette situation, mais nous considérons que la relation entre la France et les pays en voie de développement (PVD) ne peut pas se résumer à l'action de Proparco. Or, il y a quelques mois, lors de son audition devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Mme Anne Paugam, directrice générale de l'AFD, avait expliqué en termes crus que l'Agence était « à l'os » et n'avait plus de ressources pour effectuer de nouveaux dons. Notre collègue Jean-Pierre Dufau présentera donc un amendement visant à augmenter le montant des dons inscrits dans ce PLF de 50 millions d'euros, non pas en augmentant le montant global des crédits mais en les rééquilibrant, pour se conformer à la contrainte budgétaire imposée.
Chaque année, les membres de la commission des affaires étrangères rappellent la nécessité de redynamiser notre politique de dons. Quelle est, sur cette question, la position du Gouvernement cette année ?