Tout ne dépend pas du niveau budgétaire de l'engagement de l'État, et l'utilisation des moyens affectés s'avère cruciale. Hervé Gaymard a souligné que l'AFD était essentiellement une banque, mais elle est également un opérateur de solidarité internationale dans lequel les capacités d'expertise et d'accompagnement dépassent celles du seul financement. Et l'adossement de l'AFD à la CDC à lui seul ne suffit pas, même s'il représente effectivement un gain en termes de solidité financière.
On ne met pas assez en valeur ce qui se fait sur le terrain. Avec Jean-Marie Tetart, nous nous sommes rendus à Kinshasa en République démocratique du Congo, où nous avons rencontré des équipes formidables : heureusement qu'elles sont là, car tout ne se décrète pas à Paris. L'État n'est pas le seul décideur en matière de gouvernance, et les collectivités locales, les entreprises, les ONG et les associations doivent jouer un rôle plus important et mieux articulé qu'il ne l'a été jusqu'à présent.
On peut intervenir dans tous les champs – économique, social, éducatif et de la santé – qui intéressent les pays sous-développés et les plus pauvres, mais comme nous ne pouvons pas tout faire nous-mêmes, n'aurions-nous pas intérêt à définir des priorités ? Celle de l'urbanisation, par exemple, car ce phénomène mondial et irréversible affecte sévèrement les pays les plus pauvres. C'est, en outre, dans les villes que 80 % des gaz à effet de serre (GES) sont émis.