Ma collègue Valérie Louwagie et moi-même ayant récemment présenté un rapport d'information sur la Banque publique d'investissement (BPI-France), je ciblerai mon intervention sur le budget « innovation » du programme 192, qui a été réduit de plus de 50 % entre 2009 et 2015, passant de 343 millions d'euros en 2009 à 159 millions en 2015. Cette baisse est souvent légitimée par la montée en puissance parallèle des crédits consacrés à l'innovation dans le cadre du PIA mais ce dernier finance essentiellement de grands programmes collaboratifs de sorte que ses crédits ne sont pas substituables par nature. Il nous faut atteindre un plancher de 200 millions d'euros de crédits si nous voulons réussir à aider nos entreprises. On peut comparer ce volume aux 700 millions d'euros consacrés au seul programme nano 2017. Ces crédits permettent d'accorder des aides de 200 000 à 500 000 euros à près de 3 000 entreprises françaises chaque année. Or, le 15 octobre dernier, il n'y avait plus de moyens pour le faire. Comme l'a souligné M. Nicolas Dufourcq lors de son audition le 29 janvier 2015, c'est le coeur du financement de l'innovation et il n'est pas une entreprise innovante dans notre pays qui n'ait commencé ses activités sans un prêt de ce type. La Suède et la Finlande consacrent à cet objectif cinq à huit fois plus de crédits que la France. Il est donc essentiel de revoir ces choix avec sérieux sans en venir à des clivages qui n'ont pas lieu d'être dès lors qu'il s'agit de soutenir nos entreprises et de créer des emplois.