Si cette femme porte plainte, c'est qu'elle n'est pas d'accord. S'agissant du lieu privé et du consentement, il faut clarifier les choses pour que ce soit très évident pour le juge.
Pour conclure, je voudrais préciser que je ne mène pas de combat ni d'études sociologiques, que je ne suis pas engagée. Mais dans mon bureau, je vois que les femmes concernées vivent un drame absolu. En cherchant les solutions ailleurs, j'ai été assez convaincue par la notion de viol virtuel retenue en Israël : elle correspond à ce que ressentent ces femmes qui sont terrorisées. À tout âge, c'est dévastateur ; à quinze ans, c'est un enfer.
Le rôle du législateur est de légiférer mais je pense qu'il doit aussi éduquer, à sa manière. Comme le disait Mme Aurélie Latourès, il faudrait mener des campagnes de sensibilisation à l'instar de ce que font la Nouvelle-Zélande, l'Australie et d'autres pays. Ces violences ont pris aux États-Unis une ampleur phénoménale. En France nous n'en sommes qu'aux prémices, au moins sur le plan judiciaire : à ce jour, seulement cinq ou six affaires ont fait jurisprudence.