Je n'ai pas eu l'occasion de poursuivre des auteurs de sexting ou de vidéo-lynchage, mais j'ai eu quelques cas de slut shaming où les auteurs des faits prétendaient donc faire honte aux salopes. C'était en particulier le cas d'une des jeunes femmes que j'évoquais tout à l'heure qui s'était retrouvée injuriée copieusement sur Facebook pour des choses qu'elle n'avait même pas commises. C'était un mélange d'injures, de diffamation et d'invitation à commettre une infraction à son encontre.
Mais, je le répète, ce type de cas ennuie considérablement les magistrats. Un petit référé pour demander le retrait du contenu, passe encore. Mais une action au fond qui va mobiliser des magistrats pendant des mois et qui va nécessiter une composition collégiale pendant une audience de jugement qui va durer une heure ou une heure et demie, non. C'est dérangeant. Cela étant, je ne fustige pas les magistrats, encombrés d'affaires, qui trouvent ces petites affaires privées peu intéressantes.