Intervention de Général Pierre de Villiers

Réunion du 15 octobre 2015 à 15h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées (CEMA :

Mais je constate aussi ce que note par ailleurs le Haut comité à l'évaluation de la condition militaire (HCECM) dans son dernier rapport : « Il existe parfois un sentiment d'une insuffisante considération par rapport à celle accordée aux autres catégories sociales. » Ce sentiment résulte aussi d'années d'efforts consentis par les militaires. Je rappelle qu'il y a quarante ans, l'armée de terre comptait 210 régiments contre 79 aujourd'hui, la marine nationale alignait 123 bâtiments de premier rang contre 57 aujourd'hui, et l'on dénombrait 68 bases aériennes alors qu'elles sont 25 actuellement. Nous avons aujourd'hui moins de militaires qu'il n'y avait de professionnels avant la professionnalisation !

Nous devons être attentifs à ces femmes et ces hommes qui enchaînent les missions sans se plaindre, qui supportent les dysfonctionnements de Louvois avec courage, qui font passer leur devoir avant leurs droits – ce n'est pas si courant ; ils ont besoin de notre reconnaissance et de notre soutien sans faille. Nos militaires défendent avec foi les valeurs de notre pays. La liberté, ils combattent pour elle ; l'égalité, ils la vivent sous l'uniforme chaque jour ; la fraternité est leur quotidien.

Pour éviter que le moral ne se dégrade, je suis persuadé que l'on gagnerait à prendre en compte dans les mois et les années à venir les préconisations du HCECM en matière de condition du militaire pour l'avenir. C'est un enjeu opérationnel ; c'est, pour moi, un point d'attention majeur !

Mesdames, messieurs les députés, pour conclure, je dirai que la force ne nourrit ni le terrorisme, ni la misère. Au contraire, quand la force avance, la violence recule, comme le montrent nos résultats dans la bande sahélo-saharienne. Madame la présidente, je reprends les mots que vous avez employés lors de la dernière université d'été de la défense : « Depuis vingt-cinq ans, les dividendes de la paix ont été largement touchés. » Alors restons particulièrement attentifs à la situation sécuritaire qui se dégrade sous nos yeux, et vigilants quant aux moyens qui sont donnés à nos armées ! Le contexte sécuritaire actuel renforce la pertinence des choix faits lors de l'actualisation de la loi de programmation militaire. Ils sont déclinés dans le PLF pour 2016. Ne baissons pas la garde, restons attentifs à l'évolution de la menace, et unis derrière les hommes et les femmes qui risquent leur vie, sous l'uniforme de nos armées, pour défendre la France et les Français ! Vous pouvez compter sur mon engagement sans faille et sur ma totale loyauté.

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