Nous en sommes flattés. J'aurais été absolument frustré si je n'avais pas pu vous questionner.
Pour continuer sur Daech, j'estime que ce sont les islamistes radicaux qui ont déclaré la guerre à notre civilisation et qui nous ont désignés comme ennemis, et non l'inverse. C'est une armée illégale, insaisissable, infiltrée partout et en particulier en France. Sur le plan de la doctrine, il est tout à fait normal que l'armée française soit présente dans le cadre d'opérations intérieures pour défendre les Français contre cette armée. Nous avons affaire à des soldats illégaux qui nous menacent et non pas à des délinquants. Je partage totalement le point de vue de mon collègue Fromion : la légitimité de l'opération Sentinelle est incontestable.
Compte tenu de l'intensification de cette guerre contre Daech, nous avons accordé plus de moyens à la défense lorsque nous avons révisé la LPM. Cependant, l'arrivée de ces moyens supplémentaires a été étalée dans le temps. Ne faudra-t-il pas revisiter une nouvelle fois ces dispositions pour faire face aux urgences qui se présentent ?
Ma question trouve une application directe en Syrie. En 2013, il n'était pas question que nous nous engagions contre Daech. En 2014, nous avons fait des frappes en Irak. En 2015, nous bombardons en Irak et en Syrie. Jusqu'à présent, il n'a jamais été question de s'investir sur le terrain. Or nous discutons, nous recevons les Russes, et l'idée semble faire son chemin. S'imposera-t-elle ou non ? Quoi qu'il en soit, je voulais vous poser cette question : si, dans le cadre d'une coalition internationale, il fallait que la France s'engage sur le terrain irako-syrien, en aurions-nous les moyens ?