Intervention de Frédéric Reiss

Séance en hémicycle du 20 décembre 2012 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, mes propos ne seront pas de la même tonalité que les sympathiques remerciements du rapporteur général avant la trêve des confiseurs.

Le projet de loi de programmation des finances publiques, dont l'examen s'achève, devrait avoir pour mission première de fixer un cap précis concrétisant les choix stratégiques du Gouvernement pour redresser notre pays. Monsieur le ministre, force est de constater que vous n'avez pas réussi à convaincre. Après la valse hésitation de certains membres éminents de votre majorité sur l'objectif de retour à 3 % de déficit public, vous nous proposez un texte sans stratégie cohérente. Le déni de réalité, l'absence de réforme structurelle et les allers-retours d'une majorité qui se cherche – le sort de vos textes budgétaires au Sénat en sont la preuve – sont tout simplement vertigineux.

Ce projet de loi de programmation illustre malheureusement une nouvelle fois l'exercice de navigation à vue dans lequel nous vous observons depuis six mois. À l'heure où il faut donner à notre pays un véritable projet pour l'investissement, l'industrialisation et l'emploi, votre seule préoccupation est de ménager le plus grand nombre de Français en maintenant l'illusion que notre modèle est viable sans réformes structurelles, et de faire payer ceux que vous appelez les riches. Il est en effet plus confortable de matraquer les entreprises et les classes plutôt aisées, tout en brandissant la banderole de la justice fiscale. Encore faudrait-il que cela soit efficace !

La vérité, c'est que vous n'avez pas le courage de lancer les grands chantiers de la réforme de l'État, de la sécurité sociale ou du marché du travail.

La vérité, c'est que vous n'êtes pas en mesure d'anticiper la dérive industrielle et de gérer la modernisation, la transformation ou même la conversion nécessaire de certains bassins d'emploi.

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