Intervention de Pouria Amirshahi

Séance en hémicycle du 28 octobre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Mission aide publique au développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPouria Amirshahi :

D’abord, madame la secrétaire d’État, je n’ai pas bien compris pourquoi on ne pourrait pas prendre sur les crédits destinés aux bonifications dès lors que la loi l’imposerait.

Je voudrais par ailleurs dire, dans le prolongement de ce qu’ont dit mes collègues, qu’on ne discute pas simplement de notre politique étrangère à travers soit la guerre, soit l’empathie généreuse de quelques miettes et de dons. Il s’agit de conforter nos capacités à renforcer des États fragiles, car c’est à partir de leur faillite que se créent et se développent des situations insupportables de pauvreté, d’éjection de fait de notre histoire collective, mais aussi des frustrations, de la violence, des embrigadements, des guerres – auxquelles nous participons d’ailleurs pour certaines.

Il y a là un enjeu stratégique. Il ne s’agit pas simplement d’augmenter notre aide au développement par simple générosité, ou pour se donner bonne conscience. C’est certes tout à fait louable, et je crois que c’est ce qui anime l’ensemble de nos collègues ici. Mais nous devons aussi avoir une vision stratégique. Notre collègue Potier dit qu’il s’agit aussi de construire à travers l’aide au développement un monde plus sûr : c’est exactement la ligne stratégique qu’il nous faut suivre ensemble, car il va de soi que ce qui se passe au sud de la Méditerranée nous percute directement et que nous en sommes aussi responsables.

Nous devons donc anticiper à dix ou à quinze ans – pas simplement dans les discours, mais en y consacrant réellement des moyens – un monde meilleur demain, tout simplement.

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