Je connais, madame la députée, votre attachement à la question du décrochage scolaire que vous appréhendez notamment sous l’angle des rapports entre les familles et l’école. C’est en effet un enjeu fondamental dans la lutte contre le décrochage scolaire.
Les crédits destinés à la mission de lutte contre le décrochage scolaire dans le budget qui vous est présenté s’élèvent pour 2016 à 55,79 millions d’euros, soit une hausse de 4 millions par rapport à l’année dernière, ce qui permettra de financer un certain nombre d’actions.
Nous apportons une réponse simple et coordonnée à partir des besoins des jeunes et des familles. Un numéro unique et gratuit est opérationnel pour conseiller et orienter les élèves et leurs familles. Nous généralisons les outils d’échange avec les parents, comme la mallette des parents, aux moments clés que sont l’orientation en troisième ou l’entrée en sixième. Cela permet de mieux associer les parents, donc de réduire le risque de décrochage.
Dans toutes les académies, nous instaurons une semaine de la persévérance scolaire à laquelle participent de plus en plus d’établissements. Cela permet de mobiliser l’ensemble de la communauté éducative à un moment où l’on sait que les décrochages vont être plus fréquents. On sait que ceux-ci se produisent généralement à l’automne. Il faut à ce moment-là être particulièrement attentif et appeler l’attention des familles et des élèves.
Nous agissons également en faveur de la prévention : c’est en formant les enseignants à mieux repérer les signaux annonciateurs qui précèdent le décrochage que nous sommes sans doute le plus efficaces. Nous finançons là de la formation.
C’est également en recourant aux possibilités nombreuses offertes par le numérique à l’école que nous sommes en mesure d’apporter des ressources adaptées aux pratiques des jeunes et ainsi lutter contre un certain nombre de phénomènes de décrochage.
Enfin, nous faisons en sorte qu’une remédiation soit possible lorsque des jeunes ont vraiment quitté le système scolaire. Le dispositif « Reviens te former » constitue un véritable droit au retour en formation et concerne les jeunes de moins de 25 ans qui, pris de remords, souhaitent revenir étudier. Ils sont plus de 9 000 à avoir demandé à bénéficier de cette possibilité.
Lorsqu’un jeune bachelier n’aura pas eu son bac et décidera de le repasser l’année suivante – c’est l’objet d’un décret qui est sorti il y a quelques heures – il lui sera possible de le faire dans son établissement d’origine, ce qui évitera qu’il ne soit « trimballé » d’un établissement à l’autre, comme c’était trop souvent le cas.
Voilà quelques-unes des mesures que nous avons prises et que nous compléterons. En novembre prochain, nous aurons l’occasion de faire un point d’étape sur le plan de lutte contre le décrochage tant il est vrai qu’en la matière, il faut aussi s’inspirer des expérimentations qui marchent sur le territoire et savoir les généraliser.