Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 28 octobre 2015 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2016 — Enseignement scolaire

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Madame la députée, je vous remercie de cette question. Cette nouvelle offre scolaire fait en effet partie du paysage, nous en avons conscience autant que vous. Pour autant, je ne suis pas sûre que l’on puisse parler de démultiplication démesurée de ce type d’établissements. Il y a toujours eu des établissements privés : certains, hors contrat, confessionnels ou non, qui d’ailleurs demandent souvent au bout de quelques années, à passer sous contrat. Ce paysage, nous le connaissons.

En France, et sans porter de jugement particulier, il y a ce qu’on appelle l’école libre et la possibilité pour les parents qui le souhaitent de mettre leur enfant soit dans le public soit dans le privé. Ce que l’on dit moins souvent dans les débats publics, c’est qu’il nous arrive assez régulièrement au sein de l’éducation nationale de reconnaître les bonnes expérimentations – vous avez parlé de pépites – conduites au sein de ces écoles privées et de nous en inspirer lors des réformes que nous conduisons.

Lorsque la réforme du collège, par exemple, dont il a été beaucoup question, met en place une pédagogie de projets, lorsqu’elle incite à travers les enseignements pratiques interdisciplinaires à faire travailler les élèves en groupes de façon coopérative, elle s’inspire très directement de la pédagogie Freinet, à savoir faire en sorte que les élèves comprennent le sens de ce qu’ils apprennent, meilleure façon de s’approprier un savoir. Et c’est ce que nous prévoyons dans nos réformes aujourd’hui.

Par ailleurs, nous devons – car je m’inquiète du discours que j’entends dans les médias sur ce sujet – être fiers de ce qui est accompli dans l’école publique. Il suffit de voir ce que nous faisons dans l’éducation prioritaire, qui a été réformée l’année dernière avec une entrée en vigueur de la réforme lors de cette rentrée scolaire. Je vous invite vivement à aller voir ce qui est réalisé dans les mille réseaux d’éducation prioritaire. Nous n’y avons pas seulement consacré des moyens supplémentaires – 350 millions d’euros – pour mieux former, mieux indemniser les enseignants, leur libérer du temps pour du travail en équipe, pour des rencontres avec les parents. Nous avons également innové en matière de démarches pédagogiques en lançant des travaux mobilisant par exemple l’ensemble de l’équipe pédagogique d’un l’établissement. Il faut reconnaître que les résultats sont assez fabuleux.

La préscolarisation avant l’âge de trois ans, c’est bien l’école publique qui l’a inventée et les pouvoirs publics qui ont été à son initiative. De temps en temps, il faut savoir être fier de ce que l’on fait.

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