Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 28 octobre 2015 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2016 — Enseignement scolaire

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur le député, merci pour votre question. Elle me donne l’occasion de redire à quel point la réforme du collège et la mise en place des nouveaux programmes scolaires du cours préparatoire jusqu’à la classe de troisième visent à renforcer les compétences linguistiques de nos élèves. Nous étions en effet tous d’accord pour dire que les petits Français avaient un problème avec les langues vivantes – pardon de le résumer ainsi, mais c’est vrai.

À la rentrée 2016, tous les élèves commenceront l’apprentissage de la langue vivante 1 en classe de CP et non plus en classe de CE1. Ils continueront cet apprentissage dans la continuité et la progressivité – ce qui n’était pas assuré jusqu’à présent, tout le monde le sait – tout au long de leur scolarité. Cela représentera un gain considérable pour la maîtrise de cette langue vivante 1, qui peut bien sûr être l’allemand.

Vous m’avez interrogé sur le bilinguisme dont chacun considère qu’il est un gage de réussite. Il serait donc injuste de ne le réserver qu’à quelques élèves, mais on ne va pas refaire ici le débat du printemps dernier. C’est précisément pour sortir de cette contradiction que nous avons voulu cette réforme du collège qui avance d’une année, de la classe de quatrième à la classe de cinquième, le début de l’apprentissage d’une langue vivante 2. Cela favorisera toutes les langues vivantes 2 en accordant 25 % de temps supplémentaire pour son apprentissage au collège.

Comme je l’ai annoncé publiquement, j’ai souhaité que, pour la première fois, soit mise en place une politique nationale de pilotage de la carte académique des langues afin que les choses ne dépendent plus du volontarisme de tel ou tel recteur. Nous aurons, territoire par territoire, une garantie de continuité dans les apprentissages linguistiques et de diversité linguistique.

J’ai annoncé aussi que les élèves qui auront opté en langue vivante 1 pour une autre langue que l’anglais pourront aborder l’anglais en langue vivante 2 dès la classe de sixième. Chacun comprend qu’il s’agit là de favoriser les autres langues vivantes que l’anglais, sans quoi les parents seraient tentés de choisir plutôt l’anglais.

Vous m’avez également interrogé sur les enseignants d’allemand, monsieur le député. Je souhaite multiplier le nombre de professeurs habilités à enseigner l’allemand dans les écoles. À la rentrée 2016, des enseignants du second degré pourront, sur la base du volontariat, compléter leur service en école élémentaire. J’ai par ailleurs entamé un dialogue avec Nikolaus Meyer-Landrut, ambassadeur d’Allemagne en France, pour que nous puissions recruter des étudiants allemands comme assistants de langue, là où des besoins n’auront toujours pas été satisfaits.

Enfin, vous avez plus particulièrement évoqué l’absence de professeurs dans votre circonscription à Village-Neuf. Après vérification auprès de nos services, il s’agit en réalité d’un problème de remplacement. En effet, une enseignante n’a pas pu assurer son service à la rentrée pour des raisons médicales. Son remplacement va être assuré à partir du 15 novembre par quelqu’un qui prendra en charge la classe.

Faisant référence à la réforme territoriale, vous avez enfin terminé votre question en évoquant la fonction de recteur coordinateur. Je veux vous rassurer : le recteur coordinateur n’a pas compétence sur la politique linguistique des différentes académies. C’est important : cela signifie que chaque académie, telle qu’elle existe aujourd’hui, conserve sa compétence linguistique. Le recteur coordinateur est seulement un interlocuteur privilégié du préfet de région sur des sujets pouvant relever par exemple de la carte des formations, parfois de l’enseignement supérieur, mais en aucun cas de la politique linguistique. La carte académique des langues reste bel et bien une compétence des recteurs d’académie.

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