Au nom du groupe de l'Union des démocrates et indépendants, je commence par souligner que la mission « Action extérieure de l'État » est essentielle, puisque c'est celle qui donne à notre pays les moyens d'agir au-delà de nos frontières. Un peu plus de 3 milliards d'euros de crédits sont demandés pour 2016, ce qui représente une augmentation de 3,38 % par rapport à l'an dernier : c'est l'un des rares budgets en hausse.
J'observe néanmoins que certains programmes croissent au détriment d'autres, notamment le programme 185 « Diplomatie culturelle et d'influence » et le programme 151 « Français à l'étranger et affaires consulaires ». Le programme 105 « Action de la France en Europe et dans le monde » voit ses crédits augmenter de 16 % par rapport à 2015, les crédits de fonctionnement des postes à l'étranger étant portés à 86,5 millions d'euros et ceux consacrés à la sécurité augmentés de 13,2 millions d'euros. Il paraît, en effet, nécessaire d'adapter notre dispositif à la dégradation du contexte international.
Dans un environnement mondial instable et incertain, dans un contexte marqué par une menace terroriste contre notre sécurité et nos intérêts d'une ampleur inédite, nous ne pouvons qu'approuver la priorité accordée à cette mission. Lutter contre l'action déstabilisatrice des groupes islamistes, trouver des voies de sortie de crise notamment par la recherche d'une solution politique en Syrie, réduire les foyers d'instabilité au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Ukraine, poursuivre la mise en place d'un nouveau partenariat avec l'Afrique, renforcer les capacités africaines de réponse aux crises : tout cela est indispensable.
En revanche, nous ne pouvons que déplorer, alors que l'Europe se trouve dans une situation économique difficile et qu'elle est confrontée à des flux migratoires croissants, la baisse, certes légère, des crédits alloués à l'action européenne ainsi qu'à la coopération de sécurité et de défense. Notre exceptionnel réseau diplomatique et culturel nous permet de faire entendre dans le monde notre voix si forte et si particulière. Nous devons encourager son développement, tout en redéployant les moyens et les effectifs vers les pays émergents : cet objectif sera-t-il atteint, alors que les effectifs de la mission se réduisent ?
L'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, Campus France et l'Institut français jouent un rôle essentiel pour diffuser notre culture et nos valeurs universelles. Nous comprenons qu'en période de restriction budgétaire, des efforts leur soient demandés. Ces opérateurs seront-ils néanmoins à même de soutenir leur masse salariale et de développer plus systématiquement des ressources propres ? Dans un contexte de forte concurrence internationale et de croissance des demandes de scolarisation dans le réseau, leur donnerez-vous la liberté et la flexibilité nécessaires pour faire aussi bien avec moins ?
Comme en 2015, la mission comporte un programme temporaire destiné à financer la conférence Paris Climat 2015, qui aura lieu à partir du 30 novembre prochain ; il est doté de 139 millions d'euros. En ces temps budgétaires contraints, cela se justifie pleinement : la France ne peut pas se permettre d'allouer à la COP21 un budget au rabais.
Je me félicite de la tenue, au mois de novembre prochain, du quatrième sommet France-Océanie, que j'avais appelé de mes voeux lors de la visite que François Hollande et vous-même avez effectuée en Nouvelle-Calédonie. Il était indispensable, a fortiori à la veille de la COP21, que les fils du dialogue avec l'Océanie soient renoués à haut niveau. À ce moment de notre histoire commune, la présence, l'action, la voix de la France sont nécessaires, monsieur le ministre, et les trois collectivités françaises du Pacifique s'attacheront à relayer sa parole dans les instances régionales.