Intervention de Gilda Hobert

Réunion du 26 octobre 2015 à 17h00
Commission élargie : finances - affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilda Hobert :

La mission « Action extérieure de l'État » couvre de réels enjeux, des moyens accordés à nos ambassades à l'action en direction des Français de l'étranger, en passant par l'instruction des demandes de visa, notamment pour les étudiants. Elle vise à renforcer l'attractivité de notre pays et doit donc recevoir des crédits à la hauteur de l'importance de ses tâches.

Le budget de la mission est en augmentation ; il dépasse 3 milliards d'euros. La hausse des crédits de paiement s'explique notamment par la dotation du programme spécifiquement destiné à financer la conférence Paris Climat 2015, ce que le groupe radical, républicain, démocrate et progressiste approuve pleinement.

Les crédits du programme 105 « Action de la France en Europe et dans le monde », le plus élevé de la mission, progressent également. On peut toutefois noter que le budget dévolu à la coopération de sécurité et de défense diminue de 6,3 %. Fort heureusement, la mission « Défense » viendra contrebalancer cette baisse et renforcer l'action de la France. Dans un moment marqué par la menace terroriste, ces crédits sont plus que jamais nécessaires pour protéger nos concitoyens mais aussi l'intégrité et les intérêts de notre pays.

Au sein du programme 185 « Diplomatie culturelle et d'influence », plus de 33 millions d'euros sont consacrés au développement international et au tourisme. L'attractivité de la France est réelle, il faut s'en réjouir, mais il convient de la soutenir. Quelque 88 millions d'étrangers sont attendus dans notre pays en 2016. Le secteur du tourisme, qui représentait déjà, en 2014, 7 % de notre PIB, a vu son chiffre d'affaires augmenter de 4,5 % depuis le début de l'année. L'augmentation des crédits consacrés au développement international et au tourisme constitue donc un point extrêmement positif.

En revanche, les crédits alloués à l'enseignement français à l'étranger sont en baisse, cela a été dit. La promotion de la langue française est pourtant un enjeu fondamental ; le PIB des pays francophones représente 16 % du PIB mondial, avec un taux de croissance de 7 %. La concurrence globale impose d'organiser des solidarités linguistiques, et les pays qui partagent une langue tendent à accroître leurs échanges de biens et de services dans de fortes proportions.

Nous pouvons nous féliciter du nombre d'étudiants étrangers inscrits en master ou en doctorat en France, ce qui montre que les vertus de notre enseignement supérieur sont reconnues. Ces étudiants sont chaque année plus nombreux : la France a retrouvé son rang de troisième pays d'accueil des étudiants étrangers et doit se donner les moyens de maintenir, voire de renforcer, son attractivité auprès de ces derniers.

Permettez-moi également d'aborder la question de la pérennité du réseau des établissements d'enseignement français à l'étranger. Ceux-ci sont homologués par le ministère de l'éducation nationale ; le réseau est piloté par un opérateur public créé en 1990, et placé sous votre tutelle, l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger. Cette agence voit son budget passer de 409 millions à 394,4 millions. La question a déjà été posée, mais elle est essentielle : pouvez-vous nous indiquer comment le Gouvernement entend maintenir l'offre d'enseignement et l'attractivité de ces établissements ?

Enfin, il existe de grandes disparités – de contrats, mais aussi de salaires – entre les personnels enseignants, selon qu'ils sont expatriés ou résidents. Une harmonisation des statuts ne peut-elle être envisagée ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion