Ayant lu de fond en comble le bleu budgétaire de la mission « Agriculture » pour 2016, je trouve ses titres parfaitement révélateurs des préoccupations du monde agricole et rural. Mais je reste sur ma faim quant au contenu des chapitres de ce document. J'illustrerai ce propos par trois exemples.
Tout d'abord, dans votre approche budgétaire globale, l'agriculture n'est à aucun moment perçue ni présentée comme une activité économique à part entière, et la préoccupation agroenvironnementale prend en permanence le pas sur cette dimension. C'est selon moi un problème fondamental car les exploitations agricoles sont des entreprises.
Ensuite, la plupart des solutions que vous apportez à la crise tournent autour de la seule préoccupation des circuits courts. Or ce modèle ne répond pas à tous les types d'agriculture. Certaines exploitations ne trouveront jamais d'amélioration de leur situation de cette manière – même si je ne conteste pas le fait qu'il faille consentir cet effort. L'allègement des normes et règlementations est insuffisant, sachant que ces normes concourent au manque de compétitivité de notre agriculture par rapport à celle des pays voisins.
Enfin, je suis surpris de la place que vous réservez à l'agriculture dans les grands équilibres du monde rural. Alors qu'aux pages 24 et 44 du bleu budgétaire, vous parlez de favoriser l'attractivité des territoires ruraux et de la gestion équilibrée et durable des territoires, vous ne prévoyez aucune action en ce sens si ce n'est quelques mesures essentiellement liées à l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN).